Guide d’utilisation des huiles essentielles sur la peau

Quels problèmes peuvent survenir en utilisant les huiles essentielles dans les cosmétiques et les soins ?

Les huiles essentielles ont beau faire partie d’une routine naturelle au quotidien, elles présentent toutefois des contre-indications qui demandent quelques précautions d’usage pour éviter certaines problématiques. Si certaines conséquences désagréables des huiles essentielles demeurent peu importantes, certaines réactions cutanées imputées à un mésusage des huiles essentielles sont impressionnantes.

Photosensibilisation

La photosensibilisation est une réaction immunitaire suite à une exposition aux UV. Elle peut résulter d’une interaction médicamenteuse, d’une lucite (allergie au soleil), ou d’une pathologie particulière (porphyrie, lupus érythémateux, etc.) En aromathérapie, c’est surtout avec l’essence de bergamote qu’il faut être prudent. En effet, un de ces composés, le bergaptène, provoque une phototoxicité à l’origine de plaques rouges étendues, souvent accompagnées de papules. Et cela ne se produit pas qu’au soleil ! La lumière du jour suffit à activer le bergaptène et ce, parfois même à travers les vêtements. Dans ce cas, deux choix s’offrent à vous : 

• vous remplacez l’essence de bergamote dans votre synergie à appliquer en voie cutanée ;
• vous optez pour une essence de bergamote sans bergaptène qui contourne cet inconvénient.

Prudence également avec toutes les huiles essentielles d’agrumes qui contiennent des furocoumarines.

Irritation et dermocausticité

En raison de leur biochimie, certaines huiles essentielles réagissent davantage sur la peau en provoquant une irritation, une démangeaison, possiblement des rougeurs, voire une dermocausticité qui altère la couche fragile de l’épiderme.
Ce sont avant tout les huiles essentielles qui contiennent des phénols, des composés aromatiques très puissants et des anti-infectieux de choix. Parmi elles, comptons les huiles essentielles de thym à thymol, de sarriette des montagnes, d’origan compact. Prudence également avec l’huile essentielle de clou de girofle qui contient de l’eugénol, un autre phénol.

Une dermocausticité est à craindre avec l’huile essentielle de cannelle de Ceylan car elle contient un aldéhyde aromatique qui fait figure de véritable bombe anti-infectieuse, mais qui agresse la peau, le cinnamaldéhyde. Attention à ne pas l’appliquer sur le visage et/ou le corps de façon répétée, encore moins pure !

Certaines huiles essentielles peuvent aléatoirement irriter les peaux plus sensibles : celles de basilic exotique, d’estragon, d’ajowan. D’autres encore provoquent un inconfort ou une irritabilité si elles sont oxydées. Veillez à bien conserver vos huiles essentielles à l’abri de la lumière, de la chaleur et ne pas laisser vos flacons ouverts.

Sensibilisation et allergie

Les huiles essentielles proviennent de ressources végétales naturelles. Les composés très variés qui les composent sont potentiellement allergènes. L’Union Européenne en publie une liste, notamment pour la réglementation cosmétique. Cette liste comporte 26 molécules allergènes dont une bonne majorité se retrouve dans les huiles essentielles. Cette liste va considérablement s’étendre avec une nouvelle réglementation qui porte à 80 le nombre d’allergènes, à la fois des molécules isolées mais aussi des huiles essentielles complètes. Si vous savez que vous êtes allergique à l’un de ces composés, mieux vaut éviter une application cutanée des huiles essentielles et des produits cosmétiques qui contiennent cette molécule (le géraniol, le linalol, le limonène en sont des exemples courants).