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Un article de Marion Pezard, naturopathe et productrice du Podcast Healthyliving
Commençons par rappeler qu’il est normal qu’un enfant passe par les différentes maladies saisonnières et autres éruptions cutanées dans ses premières années de vie car cela vient, en constituant son immunité acquise, compléter l’immunité innée transmise par sa mère au cours de la grossesse. Le système immunitaire se construit dès la vie in-utéro et celui-ci sera mature aux alentours des 7-9 ans de l’enfant.
Un enfant constitue son immunité au contact de son environnement donc le 1e conseil serait, dans la mesure du sécuritaire évidemment, de le laisser explorer son environnement, mettre les choses à la bouche, être en contact avec la nature et vos éventuels animaux de compagnie. On évite les intérieurs aseptisés qui, les études l’ont prouvé, n’aident pas à protéger l’enfant des maladies, au contraire.
Bien entendu, avant de vous énoncer des conseils naturels et d’hygiène de vie, je tiens à rappeler qu’il est essentiel que l’enfant soit suivi par un.e pédiatre ou médecin généraliste et que vous devez consulter au moindre doute.
Une fièvre par exemple, doit alerter sur un bébé de moins de 3 mois, et être suivie de près peu importe l’âge de l’enfant, néanmoins elle joue un rôle important de défense de l’organisme, il est donc intéressant de stimuler naturellement les mécanismes d’auto-défense du corps dans un 1e temps plutôt que de bloquer la fièvre de manière artificielle directement. D’ailleurs, elle serait même un moyen pour l’organisme du tout petit d’acquérir de nouvelles compétences nécessaires à son développement physique et psychique.
En cas de fièvre légère à modérée, on peut accompagner le corps avec au choix des cataplasmes d’argile, d’huile de ricin ou encore l’utilisation du chaud et du froid selon la méthode Gardelle pour aider le corps à éliminer.
Selon l’âge du bébé ou de l’enfant, les bains dérivatifs par exemple seront bien utiles, en appliquant par exemple deux fois 30 minutes par jour ces petites poches de glace au niveau de l’entrejambe.
En prévention face aux maladies, et bien que ce soit un geste peu aimé de nos touts petits de prime abord, on proposera un nettoyage de nez quotidien à l’aide d’une seringue adaptée et de sérum physiologique afin de prévenir notamment les troubles ORL.
En cas de maladie, on peut ajouter 1/3 d’argent colloïdal à un mélange d’eau saline à la place du sérum physiologique.
S’il faut retenir une plante selon moi pour soutenir l’immunité des enfants face aux maux hivernaux, c’est le cassis (Ribes nigrum) en gemmothérapie.
On l’utilisera à hauteur d’une goutte par année d’âge diluée dans un verre d’eau deux fois par jour pendant 2 à 3 mois.
On pourra le coupler à un bourgeon spécifique en cas de troubles particuliers, par exemple le bourgeon d’aulne en cas de troubles localisés sur les sinus, le bourgeon d’airelle pour les difficultés digestives etc.
L’échinacée et le sureau que l’on peut choisir sous forme d’extraits de plantes fraîches standardisées vont eux aussi soutenir le système immunitaire chacun à leur manière. On les utilisera à partir des un an de l’enfant et il prendra 1mL pour 10kg de poids 2 à 3 fois par jour.
Il est également intéressant de diffuser une huile essentielle comme celle de myrte rouge, très douce pour les plus petits, et véritable soutien de l’immunité. L’idéal est de diffuser dans une pièce une dizaine de minutes puis d’éteindre le diffuseur avant que l’enfant n’y entre. C’est une technique utilisable dès les 6 mois de l’enfant, 2 à 3 fois par jour pendant une semaine.
Plusieurs compléments alimentaires pourront être utiles, à adapter selon l’âge et les besoins de votre enfant.
Tout d’abord, il est important de maintenir une cure de vitamine D, avec un dosage adapté à l’âge de votre enfant, entre 400Ui pour les bébés et jusqu’à 1000Ui pour les adolescents. Préférez pour les plus jeunes une vitamine D d’origine végétale, à base de Lichen, car celle-ci à moins de risques d’être allergisante que sa cousine produite à base de lanoline.
Ensuite, les cures de vitamine C dès l’automne seront bien utiles, par exemple avec des comprimés à croquer d’acérola bio qui ont l’avantage d’avoir un goût plutôt doux et ne devraient donc pas être boudés.
Il sera évidemment essentiel de prendre soin du microbiote de votre enfant pour soutenir son immunité, par une alimentation équilibrée, variée et de saison, ainsi qu’avec le coup de pouce de probiotiques ou symbiotiques si besoin.
Chez les bébés la majorité se fait via l’allaitement maternel s’il est allaité mais s’il est nécessaire, on pourra opter pour des probiotiques en gouttes ou mettre la poudre d’une gélule sur le mamelon ou la tétine. Pour les plus grands, selon la forme choisie, on pourra la glisser aisément dans une compote ou purée si les gélules ne lui plaisent pas. N’hésitez pas à vous faire accompagner d’un.e professionnel.le de santé naturelle afin de trouver la souche de probiotiques qui conviendra le mieux à la situation.
Enfin, certains adultes ont encore le souvenir d’avoir été bercés par cette cure dans leur enfance : les oligoéléments « Cuivre or argent ». Ils sont très doux, conviennent à tout âge, n’ont pas de goût particulier et permettent de soutenir l’organisme face aux maux de l’automne et de l’hiver. On peut faire la cure en famille sans aucun souci, petits et grands ensembles !
Je précise également qu’il peut être intéressant de vérifier les éventuelles carences en oméga 3, zinc, fer et magnésium de l’enfant, n’hésitez pas là encore à vous faire accompagner pour identifier cela et choisir la cure la plus adaptée.
Les techniques manuelles font partie des plus appréciées de la boîte à outils naturopathique. En effet, le massage est à la fois très agréable, il permet une détente profonde, une prise de conscience de sa corporalité, et permet aussi chez les plus petits la transmission d’un microbiome cutané bien utile à l’immunité.
On pourra par exemple, masser son bébé ou enfant le soir, et ajouter là encore 2 gouttes d’huile essentielle de myrte rouge à sa base huileuse (huile d’amande douce s’il n’y a pas d’allergies, de jojoba, ou encore macérat huileux de calendula pour sa douceur). C’est une huile essentielle qui a l’avantage, en plus de soutenir l’immunité, de favoriser le sommeil.
À partir des 6 mois de l’enfant, on ajoutera 1 goutte d’huile essentielle à 1 cuillère à soupe d’huile végétale en massage 1 à 2 fois par jour pendant une semaine maximum. Pensez toujours à vérifier votre mélange dans le creux du coude pour vous assurer que votre enfant n’y est pas allergique.
Côté alimentation, je ne vais pas rappeler ici les principes de base d’une alimentation saine et équilibrée mais simplement préciser que si votre petit souffre régulièrement de troubles ORL (otites, angines, sinusites etc), il peut être intéressant de lever le pied sur les produits laitiers un temps pour voir si les choses s’améliorent. Essayez une éviction de 3 semaines et constatez le résultat.
Si la maladie s’invite, là aussi il sera utile d’adapter l’alimentation en proposant des aliments légers à digérer, chauds, reminéralisants (soupes, bouillons, jus de légumes, protéines végétales etc) et en évitant en particulier les produits laitiers et le sucre.
Le repos est essentiel pour recharger les batteries et permettre au système immunitaire de fonctionner pleinement. Je le sais bien, vaste sujet que celui du sommeil de l’enfant alors sans rentrer dans le détail ici, renseignez-vous sur les temps d’éveil et de sommeil nécessaires selon l’âge de votre enfant afin de vous assurer qu’il ait un quota suffisant ou de vous faire accompagner si le sujet est délicat dans votre famille.
Et si les microbes arrivent malgré tout ça à s’infiltrer chez vos petits amours, souvenez-vous de ce que font les très intuitifs animaux dans ces cas précis : du repos bien au chaud et une alimentation très légère.
Vous voilà paré.e.s pour les changements de saison !
Marion Pezard, naturopathe spécialisée dans l’accompagnement des femmes et enfants.
https://healthyliving-bymarionpezard.com/